Activer le bon bouton et laisser-faire
Jeune, il m’est arrivé à une période de ma vie de passer par le chas d’une aiguille, d’être aussi brouillée que des œufs,
vigoureusement battus. Ne pas savoir à qui me référer, ni à qui parler, ne sachant moi-même de quoi je souffrais.
Nuits et jours je pleurais, mes yeux se rétrécissaient, personne ne me comprenait. Au contraire ils en rajoutaient.
Je n’arrivais pas à composer avec le monde qui m’entourait. Qu’est-ce donc que cette maladie de riche ? m’a-t-on dit un jour !
Vertiges et impression de marcher dans le vide, cœur qui s’emballe, angoisses qui montent, souffle coupé, m’obligeait à avoir toujours dans mon sac une boite de cachets pour me rassurer. Même les médecins ricanaient et prenaient à la légère ma souffrance intérieure. Qu’est-ce qu’il m’arrive Docteur ? Melle, vous souffrez d’une dépression. Pourtant vous avez tout pour être heureuse. Je vous conseille un bon psy, Allez voir de ma part le Dr ……
Je serais allée n’importe où pour me retrouver. La personne que j’étais avant s’était barré sans laisser d’adresse ni moyen de la contacter. Une autre naissait dans la douleur. Aujourd’hui j’en parle avec recul mais seules les personnes passées par là peuvent comprendre cet état.
Avec le temps, le temps a été mon ami. petit à petit, il m’a appris à accueillir mes angoisses, remettre les choses en place, laisser libre cours à l’expression de moi par des expressions telles la danse, le chant, l’écriture, l’humour, tout ce qui apporte l’épanouissement.
Depuis je n’ai pas cessé de fouiner, chercher en moi les étincelles de la joie parce qu’un jour j’ai compris qu’il ne fallait pas attendre le bonheur via les autres, que mon état naturel s’appelait Créativité et que pour me sentir bien je n’avais plus le droit de l’occulter. Nadou
